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| Sujet: Présentation de moi (ou ma présentation.) NON FINI. Mer 6 Mar 2013 - 16:57 | | Isil Shizukaeli. « On a tous le même ciel. »
NOM : Shizukaeli. PRÉNOM : Isil. SURNOM : Shizu. ÂGE : 23 ans. GROUPE : Personnel. DATE DE NAISSANCE : 12 avril. ORIGINE(S) : Italienne. ORIENTATION SEXUELLE : Hétérosexuelle.
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PHYSIQUE 5 LIGNES MINIMUMS Une longue chevelure bouclée trônait sur sa tête. Ils étaient châtains aux reflets blonds, s'arrêtant jusqu'au bas de son dos. Elle avait de grands yeux ronds et verts. Un vert profond. Un vert herbe. Ils n'étaient jamais inexpressifs. Elle avait la joie de vivre. Son teint pâle contrastait énormément avec sa petite bouche rose. Elle ne se maquillait pas particulièrement. Son allure de poupée n'effrayait personne. Au contraire. On essayait de l'aborder, de la saluer, d'en faire une amie, au moins, pour voir son sourire. Elle avait un don pour réconforter et rendre le sourire aux gens. Une douce chaleur qui s'émanait d'elle. Au lycée, en tant que professeur, elle surveillait sa tenue ; tailleur, port de lunettes, et cheveux attachés. Sans cela, elle ressemblait à une jeune élève. Personne ne l'aurait respecté. Mais en dehors des cours, elle lâchait ses cheveux, retirait ses lunettes et mettait de jolies robes, ou jupes. Elle aimait bien la dentelle, mais n'était pas fan du Gothic ou Sweet Lolita. En revanche, elle aimait les jupes noirs avec une peu de dentelle blanche en dessous. Dans ses cheveux étaient souvent accrochés de petites barrettes. Elle n'était pas très grande non plus. Isil ne mesurait pas plus d'1m65. Avant, elle passait pour l'intello de la classe. Elle n'était pas le genre de fille à problèmes.
MENTAL 5 LIGNES MINIMUMS Cette jeune fille avait un caractère plutôt semblable à son nom de famille. Plutôt calme, elle ne perdait jamais son sourire. Même dans des situations difficiles. Elle s'inquiétait toujours pour les autres. Isil aimait beaucoup les faire sourire. On ne pouvait la distinguer des autres, car elle savait se faire discrète. Elle ne se mêle jamais des affaires des autres, mais elle inspirait confiance. Sans le vouloir, ou le demander, des personnes se confiaient à elle. Elle ne posait jamais de questions, mais sentait quand les autres allaient mal. Voilà pourquoi on aimait sa compagnie. Certains pourraient juger inutile de voir quelqu'un sourire tout le temps. Ils pourraient la trouver simplette, naïve, mais loin de là. Elle était consciente de ce qu'elle faisait, et pouvait même agir en tant que psychologue. D'autres la qualifiaient de « cliché » féminin ; elle avait peur des araignées et autres insectes, elle aimait porter des robes en dehors des cours qu'elle donnait. Isil était aussi très câline. Elle était loin d'être timide, et pouvait enlacer n'importe qui dans le besoin. Personne ne pouvait en vouloir à sa gaieté. Son sourire était rayonnant, et si puissant. Elle donnait envie de sourire à son tour// Sa voix était douce, elle apaisait facilement. On éprouvait souvent du plaisir à être en sa compagnie.
HISTOIRE 10 LIGNES MINIMUMS Chapitre 1 ~ Aout & Septembre :
29 Août 1998 :
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• Aujourd’hui, nous avons emménagé dans notre nouvelle maison. Je ne voulais pas quitter l’ancienne. J’avais mes amis là-bas. Mais je n’avais pas le choix. En échange, mes parents m’ont offert ce Journal. J’ai décidé qu’à partir d’aujourd’hui, j’écrirai dedans. Pas tous les jours, bien sûr, mais seulement quand ce sera important. Pour l’instant, je ne vois pas l’intérêt d’en faire un. Pourquoi est-ce que j’en commence un alors ? Simplement parce que voilà quelques semaines que je retiens mes larmes. Des larmes de tristesse. Mais j’ai appris à sourire dans toutes les situations. Personne ne lira ce fichu journal, alors autant me confier. Je ne voulais pas que l’on me voit pleurer. Pas devant ma famille ou mes amis. Je ne veux pas les rendre triste. Je le suis déjà assez comme cela. Mais bon, il faut que je pense positif. Une nouvelle vie m’attend ! Voilà quelques heures que le voyage dur. Je ne sens plus trop mes jambes. Ma mère dit que, là où l’on sera, on aura un grand jardin et que je pourrai courir comme bon me semble. J’aime la nature, le dessin, les animaux. J’aime le sentiment de liberté. J’espère, une fois que l’on sera installé, que ma dernière année de collège se passera pour le mieux. Je les consacrerai surtout à mes études. J’aime être entourée, mais je ne suis pas si douée que cela pour me faire des amis. Je préfère rester discrète. Plus que quelques jours avant la rentrée. Au moins, j’ai pu profiter de ces vacances pour préparer mon départ et m’amuser.
04 Septembre 1998 :
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• Le premier jour est, comme toujours, le plus difficile. On apprend qui sont nos professeurs. Leurs matières. Certains stressent à cause d’eux, de peur de tomber sur des sadiques. D’autres stressent, la plupart du temps, il s’agit de filles, pour savoir si oui, ou non, elles seront dans la même classe que leurs amies. Pour ma part, j’étais seule. Dans mon coin. J’ai tout de même réussi à me fondre dans la foule. Lorsque l’on m’a appelée, tous se sont retournés. Tous se connaissaient. Jamais ils n’avaient entendu parler de moi. Mais j’ignorais leurs murmures, le rire de certaines, et leurs regards qui m’observaient de haut en bas alors que je m’avançais. Qu’importe leur regard, je resterai moi-même quoi qu’il se passe. Je m’approchais de ce qui allait être ma classe avec le sourire, et d’un signe de la tête, j’ai salué mes camarades. Comme je le pensais, il ne s’attendait pas à me voir sourire ainsi dès le premier jour. Tous semblaient dormir debout, déjà épuisés. Mon sourire ne disparaissait jamais, sauf lorsque j’écoutais, bien entendu. Je n’avais aucune envie que les professeurs me prennent pour une idiote à sourire tout le temps, ou même une jeune fille naïve.
12 Septembre 1998 :
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• J’ignore combien de temps s’est écoulé depuis la rentrée. Une, deux, trois semaines peut être ? Lors de mes journées, je suis plutôt seule, mais quand l’on me demande de l’aide, je ne peux m’empêcher de leur offrir mon aide. Est-ce trop ? Ou pas assez ? Ils se connaissent déjà tous. Normalement, la dernière arrivée a beaucoup plus de mal à s’intégrer. Heureusement, je n’étais pas la seule à l’écart. J’ai remarqué qu’il y a une ou deux filles qui restent seules pendant les pauses, ou autre. J’ai réussi à m’approcher d’elle. D’après le peu que je sais, ce serait parce qu’elles sont qualifiées comme « intello ». Elles semblaient heureuses que je leur adresse la parole. Elles m’ont présenté, de loin, les membres de la classe. Il y a de tout ! Mais je n’ai pas peur d’eux. Je n’ai pas peur de l’inconnu, et je continue de sourire comme il se doit.
Chapitre 2 ~ Octobre :
24 Octobre 1998 :
- Spoiler:
• Cela fait longtemps que je ne t’ai pas écrit. Je l’avais bien dit. Les jours se suivent et se ressemblent. Je me lève, je vais en cours, j’y reste la journée, je rentre, je fais mes devoirs et je dors. Rien d’intéressant à raconter. Voilà pourquoi tout ce temps s’est écoulé. Je n’avais rien à dire jusqu’à aujourd’hui. Journée que j’ai trouvé bien étrange. Finalement, j’ai réussi à m’intégrer. Je n’entends jamais du mal de moi. Mis à part leur surprise à chaque fois que je souris. Mais grâce à lui, j’arrive à faire partager ma joie de vivre. Si je me suis bien intégrée, c’est pour cela. Je ne supporte pas voir les autres tristes. Alors je leur souris. Et mon sourire est contagieux. Bien sûr, mon caractère doit aussi aller dans ce sens. Je ne dirai pas que j’ai le cœur sur la main, mais j’aime aider les autres. Je vis de leur bonheur. Si l’un d’eux va mal, je vais le voir. Je sens quand les personnes vont bien ou non. Un simple câlin, et soit elles vont mieux, soit elles se confient. J’apaise facilement me dit-on. Soit. Enfin, je ne suis pas venue pour me décrire. Mais pour parler de quelque chose qui me prend au dépourvu. Un jeune garçon m’a essaie de se rapprocher de moi. Il est plus tactile, ce qui peut paraître désagréable. Mais je suis la seule fille à qui il parle normalement. Il rit avec moi, se confie à moi. Il est adorable. Je le prends comme un ami, et Dieu sait que j’en ai peu. Il en faut beaucoup pour gagner ma confiance. Il est vrai qu’avec mon sourire, je ne peux me confier en peu de monde. De peur de les blesser, ou même de les rendre triste. Mais avec lui, c’est différent. Je peux tout lui dire, il garde ce sourire que j’aime tant. Non pas heureux, ni faux, mais un sourire sincère. Ses yeux montrent qu’il m’écoute, qu’il boit chaque parole que je dis. Certes, il est plus grand que moi, mais cela ne m’empêche pas de me comporter comme une sœur avec lui. Je l’apprécie beaucoup.
25 Octobre 1998 :
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• Celles que l’on qualifie « d’intellos » m’ont prise à part aujourd’hui. Lorsque l’on est timide, on ne dit rien. On reste dans notre coin. On est discret. On ne parle presque pas. Du coup, on est au courant de beaucoup de choses. Les autres ne nous remarquent plus à force. Lorsqu’ils se mettent à parler de leur vie privée avec leurs amis, ils ne remarquent peut être pas que la personne timide, assise contre la poutre tout près, vous écoute inconsciemment. Un timide n’est pas particulièrement curieux, mais comme sa solitude l’ennuie un peu, il prête une oreille attentive aux discours des autres. Même les personnes rejetées font cela. Les « intellos » de ma classe sont venues me prévenir ; Elles disent connaitre mon « frère de cœur » depuis quelques années. Elles disent qu’il s’intéresse à une fille seulement dans le but de coucher avec elle. J’ignore pourquoi, mais lorsqu’elles m’ont dit cela, j’ai senti une partie de mon cœur se briser. Mais j’ai continué de sourire. Je leur ai dit qu’apparemment, il ne s’était jamais comporté comme cela avant. Que c’était la première fois que l’on le voyait engager de vraies conversations avec une personne de sexe opposé. Elles ont acquiescé, puis se sont regardées. J’ai deviné qu’il y avait quelque chose qu’elles ne voulaient pas m’avouer tout de suite. Mais l’une d’elles se jeta à l’eau ; Mon frère aurait pris, autrefois, les femmes pour des objets. Il ne les considérait même pas pour des humains. Les filles m’ont choqué en disant cela. Mais je ne pleura point. Je me suis contenté de leur sourire tendrement, et de leur dire que tout le monde change. Qu’il fallait toujours laisser une seconde chance aux autres. Ne laisse-t-on pas une chance à un voleur de se rattraper en le laissant sortir de prison ? Ne laisse-t-on pas une dernière chance à son petit ami quand il a fait une bêtise pour la première fois et sans le vouloir ? Ne laisse-t-on pas un espoir à un élève de se rattraper lors de contrôles ratés ? Elles m’ont souris. Comme si je les avais convaincues. Je ne les ai pas trouvées ingrate, et je suis loin d’être une balance. Mais le soir, en rentrant avec mon frère, qui répond au nom de Sora, avant de le quitter, avant de me mettre à écrire tout cela, je lui ai demandé si c’était vrai. Je sais reconnaître les réactions des personnes rien qu’à leur regard. Je sais s’ils sont sincères ou non. Après m’avoir écouté, j’ai lu sur son regard un voile de tristesse. Il a baissé les yeux, comme fasciné par le sol, et un maigre sourire s’est dessiné sur ses lèvres. Il ne m’a pas répondu tout de suite. Comme s’il voyait un film défilant dans sa tête. Il m’a avoué que c’était vrai. Qu’il couchait avec n’importe qui sans sentiments, qu’il prenait les femmes pour des chiens. Il a émis une pause, comme s’il s’attendait à ce que je réplique. Mais j’ai attendu qu’il termine. Sa phrase était en suspens. Je ne voulais pas le couper. Après un petit sourire, il a tourné la tête vers moi et a plongé son regard dans le mien. Ses yeux me perturbent toujours autant, mais je n’ai pas cillé. Il a poursuivis que tout cela, c’était avant ma rencontre, avant mon sourire, avant de me connaître. Je l’ai regardé, puis j’ai souris. J’ai dû le quitter sans rien dire, mais je lui ai souris. Et cela lui a suffis. J’ai lu du soulagement sur son visage. Il est parti.
26 Octobre 1998:
- Spoiler:
• Aujourd’hui, en arrivant au collège, j’aurai pu croire que Sora m’évitait. Comme si ce que j’avais dit la veille l’avait blessé. Son regard n’est pas le même qu’avant. Il semble plus triste, plus distant. Cela me fait un peu mal de le voir ainsi. Mais je ne peux pas le montrer. Si je cesse de sourire, tout le monde va se demander pourquoi. Certes, j’ai droit de me lâcher. Mais je ne peux pas. Je refuse. Si je vais cela, j’aurai trop peur d’énerver les autres, de les ennuyer. Je ne savais pas quoi faire. Mais je me suis dit qu’il me suffisait d’attendre le soir. Et c’est ce que j’ai fait. Le soir venu, Sora est passé au même endroit habituel. Il m’a regardé froidement. Comme s’il cherchait à me dégouter de lui, à s’éloigner de moi. Je me suis figée. Il a rapidement détourné la tête et a continué son chemin. Sa démarche était moins joyeuse que d’habitude. Je n’ai pas supporté. Certes, j’aurai pu rester là à le regarder partir. Mais je n’aime pas la tristesse. Sans réfléchir, je me suis élancée et je l’ai pris dans mes bras, l’enlaçant par derrière. Il s’est arrêté. A ce moment-là, il était de dos, et j’avais la tête plongée dans son cou, je n’ai pas pu voir sa réaction, l’expression sur son visage. Triste ? Joyeuse ? Je l’ignorais. Mais j’ai senti des tremblements, et comme de légers spasmes l’envahir. Pleurait-il ? me dis-je en mon for intérieur. Il a soudainement fait volte-face, m’enlaçant à son tour. J’ai senti mon cœur se réchauffer. D’ordinaire, les câlins n’étaient pas mon point fort. Mais je savais y faire. Je lui ai rendu son étreinte. Et, après m’avoir serré fort contre lui, ce qui ne dura qu’un court instant, il s’enfuit en courant sans que je n’ai le temps de voir son visage. Me voilà donc à écrire ces mots dans ce journal que je détestais au début. Mes idées changent, tout comme mes pensées. J’écris de plus en plus.
31 Octobre 1998 :
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• Halloween. La fête des morts. Personnellement, sonner déguisés chez des inconnus pour quémander des bonbons ne m’intéresse pas. Depuis petite, je n’ai jamais réussi à faire peur. On disait que j’avais une tête d’ange. Que j’étais trop mignonne pour cela. Que faire peur ne m’allait pas. Alors j’ai abandonné. Pour moi, Halloween se fête en regardant un film devant télé. Cette semaine-ci, mes parents sont partis en vacances. Ils fêtent leurs 16 ans de mariage. Et cela ne me dérange pas. Même si j’avoue que j’ai toujours eu une certaine… Peur des monstres. Je me retrouve donc tous volets fermés. Dans ma chambre, assise à mon bureau à écrire ces quelques mots. Et je… Cher journal, permets moi de m’excuser, même si je n’en vois pas l’utilité, je me suis éloignée de toi quelques instants après avoir reçu un message étrange venant de mon frère. Je n’ai pu continuer ma phrase, vu que j’ai oublié ce que je voulais écrire. A vrai dire, je suis un peu perturbée. Il doit être 2 ou 3 heure du matin. Je transcris le message sur ces feuilles :
« Isil, j’aurai besoin de te voir. J’ai appris que tu n’aimais pas Halloween. Je sais que si l’on sonne, tu n’ouvriras à personne. Mais je suis devant chez toi. Je t’envoie ça pour te demander de m’ouvrir. Si tu le veux bien. J’ai à te parler sérieusement. Ouvre-moi, s’il te plait. »
Ma curiosité a rapidement pris le dessus. Alors que, d’habitude, je n’ai pas ce défaut aussi marqué qu’aujourd’hui. Je suis rapidement descendu pour le faire entrer, discrètement afin de ne pas faire venir tous les enfants du quartier devant mon entrée. Je l’ai longuement observé, puis il est entré. Il a été étonnement poli. Je lui ai proposé de s’asseoir sur le canapé, et je lui ai demandé s’il voulait un chocolat chaud. Le soir, il vaut mieux prendre cela que de la caféine. Il a répondu, à ma grande surprise : « Volontiers. ». Sans la moindre ironie. Je suis allée lui préparer, puis m’installer devant lui. Il a tout d’abord longuement parlé. Il tournait autour du pot. Ces propos étaient confus. Il ne me regardait pas, semblant comme fasciné par sa boisson. Je l’écoutais avec un léger sourire. J’étais un peu fatiguée, je l’avoue. Puis finalement, je lui ai demandé d’être direct. Il a semblé déconcerté. Je n’ai rien ajouté. Je lui ai souris, pour le rassurer. Il a hésité. J’ai cru le voir rougir. Puis, me regardant dans les yeux, il m’a dit : « Je t’aime. ». Il a rapidement détourné la tête, comme s’il s’apprêtait à recevoir une gifle. Je ne savais pas quoi faire. Je tiens beaucoup à lui. Mais bon. Son passé… Et puis, on ne se connait que depuis la rentrée. Certes, cela m’a rendu heureuse qu’il me dise cela. Mais de là à sortir avec lui au bout d’un ou deux mois, je ne pouvais pas. J’avais besoin de le connaitre un peu plus. Oui, nous nous disons tout. C’est ce que je lui ai expliqué. A ma grande joie, il a semblé comprendre. Je lui ai proposé de rester dormir. Sans lui dire la raison. Il se trouve dans la chambre d’ami, je l’ai vu dormir. Voilà pourquoi j’écris ces mots. Il a l’air si inoffensif avec ses airs de petit ange quand il dort. Mais bon, pour lui prouver que je ne lui en veux pas, que cela ne m’éloignera jamais de lui… Je l’ai pris en photo pendant son sommeil. Je lui montrerai à son réveil demain. ♥
Chapitre 3 ~ Janvier :
1 Janvier 1999 :
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• Noël est passé depuis cinq à six jours. Mes cadeaux ? Oh, rien de bien intéressant. Des livres, et de quoi dessiner. J’ai offert un cadeau à chacun de mes parents. Puis, Sora m’a appelé. Voulant m’inviter à sa fête pour le jour de l’an. D’ordinaire, je ne suis pas très fête. On pourrait me qualifier de fille sage. Je ne bois pas. Non, je n’aime pas le gout de l’alcool. Mais, comme il s’agissait de lui, j’ai accepté. C’était mieux que de faire un repas à trois, ma mère, mon père, et moi, et parler du beau temps jusqu’à minuit. On se souhaiterait la bonne année en s’embrassant, et on irait tous se coucher. Peut-être qu’avec d’autres, et plus de personnes, ce serait plus amusant ? me pensais-je après son coup de fil. J’ai donc accepté. Et le 31 arrivant, je me suis préparée. Il est ensuite venu me chercher. Dans son regard, j’ai vu qu’il s’efforçait à ne pas me regarder trop longtemps, pour ne pas paraitre impoli. Le thème était les années [00]. J’avais une robe noire, et les cheveux rattachés en une haute couette qui laissait tomber mes boucles. Une ou deux plumes était placé dans le nœud. J’ai demandé à ce que ma mère me prête son maquillage. Elle a accepté. Le résultat était à la hauteur de mes attentes. Je ne m’en vante pas. Je sais qu’il y a mieux. Mais venant de mes maladroites mains, c’était déjà pas mal. Quant à Sora, ah, lui… Un costume gris, avec un chapeau de même couleur et une cravate noire. Sa coiffure était différente de celle que je voyais tous les jours. Celle qui était toujours en pétard. Là, ses cheveux étaient bien peignés. Je comprends mieux maintenant pourquoi il aguiche beaucoup de femmes. Et même d’hommes si j’ai bien compris. Une fois arrivé, j’ai pu voir que beaucoup avaient joué le jeu. C’était une très bonne soirée. J’ai même appris à danser. Mais je ne sais toujours pas faire de nuit blanche, si bien que je me suis endormie dans un coin aux alentours de 2 ou 3 heure du matin. Et, à mon réveil, je me suis retrouvée dans une chambre inconnue. J’ai pris peur. Je ne me souvenais pas d’être repartie accompagnée ! Je ne me souvenais même être repartie ! Je ne te dis pas la peur que j’ai eue. Quelqu’un était sous la douche. Je me suis levée sur la pointe des pieds. Je n’ai pas cherché à savoir chez qui j’étais. J’ai pris mes affaires, et je suis allée vers la porte d’entrée. Mais la douche s’est arrêtée au même moment. Je ne trouvais pas les clés. La porte était fermée. « Que fais-tu ? » furent les premiers mots que j’ai entendus. Mon cœur a manqué un battement. Il s’agissait de Sora. J’étais donc chez lui. Au fond, cela m’a rassuré. Et quand je me suis retournée vers le salon, j’ai pu apercevoir qu’il m’a laissé la chambre ; Il y avait une couverture et un coussin sur le canapé. Mais je n’aurai peut-être pas dû me retourner plus que cela. Il était là, torse nu, seulement protégé par une serviette, soigneusement enroulée autour de sa taille. Des gouttes ruisselaient sur son corps. Ses cheveux étaient mouillés, et ses yeux d’un bleu profond me regardaient. Je n’ai rien fait d’autre que de rougir bêtement et violemment. Ce que je devais avoir l’air sotte. Il m’a ramenée chez moi. Je n’ai dit mot tout le long du voyage.
2 Janvier 1999 :
- Spoiler:
• Voilà maintenant longtemps que je t’écris, cher journal. Je croyais que c’était inutile, mais en fait, cela me fait du bien. Je ne peux me confier aux autres, de peur de les décevoir, de les blesser, ou même, de retirer leur sourire ! Je n’ai pas envie que certains aient de la pitié pour moi. Je ne veux que le bonheur des autres, même si, pour cela, le mien doit en être atteint. Mais… En renfermant toutes mes pensées, tous mes sentiments, je peux devenir froide. Je peux péter un câble à tout moment. Alors qu’écrire… Ecrire m’apaise. Je peux rire en écrivant, tout comme pleurer, ou rester neutre. La joie, la tristesse, la colère, la haine, la peur peuvent se lire dans notre façon d’écrire. Mon cher journal, je n’aurai jamais cru parler à un des pages blanches, quelques feuilles de papiers enfermées dans une couverture de cuir, un jour. Et pourtant, c’est ce que je fais. Au début, je disais que je trouvais cela ennuyeux, voir même sans intérêt. Mais je me lâche, je dis tout ce que je pense en mon for intérieur. Et il n’y a que moi pour relire mes écrits. Je me rends compte que je n’écris jamais rien semblable aux bulletins, à mes notes et tout. Je pense qu’ici, je vais écrire la progression dans mes affinités avec les autres. Surtout avec Sora. Au fur et à mesure, je me rapproche de lui. Les jours défilent, et ne se ressemblent pas. Je me demande ce que je ferai sans ma classe. Elle est différente de toutes celles que j’ai eues jusqu’à présent. Celle-ci est libre. Elle ne se moque pas des autres. Certes, elle met les « intellos » à part. Mais quand ils ont besoin d'aide, tout le monde est là pour les autres. Nous sommes unis. Enfin bref, tout cela pour dire que je ne parlerai que de peu de choses. Voilà pourquoi je serai peu présente. De plus, cette année, je suis en 3ème, le brevet blanc approche. Je dois réviser. J’aurai moins de temps pour moi. Avec les devoirs, les évaluations… Etc.
Chapitre 4 ~ Février :
14 Février 1999 :
- Spoiler:
• Voilà. Aujourd’hui, c’est la Saint Valentin. Je me fiche de cette fête. Je la trouve sans intérêt. Pas qu’elle m’ennuie, mais le but c’est d’offrir des chocolats à la personne que l’on aime. Même secrètement, pour les plus courageux. Je trouve tout de même cette fête cruelle. La personne aimée est libre d’accepter ou de refuser les chocolats. Rien ne dit si elle a des sentiments elle aussi. Et si elle refuse le cadeau, on comprend que les sentiments ne sont pas réciproques. Et là, la personne qui s’est démenée à faire le cadeau est triste, déçue. Voilà pourquoi je n’aime pas cette fête. Personnellement, je n’ai jamais offert. Certes, j’en ai reçu. Une fois ou deux. Mais à cet âge-là, je sais surtout que l’important est l’attirance physique. L’amour ? Oh, au collège, ils n’y portent guère attention. Ou alors trop. Ils pensent que c’est la bonne personne, celle qu’ils aimeront toute leur vie. Et, deux semaines plus tard, on les entend critiquer leurs ex en se demandant comment ils avaient pu sortir avec eux, ou elles. Il faut toujours apprendre à connaitre l’autre, à ressentir ce qu’il ressent et tout. Nous sommes encore trop jeunes pour cela. Même en 3ème. Et à 15 ans, c’est limite. A ma grande surprise, en ouvrant mon sac, j’ai trouvé des chocolats et un mot anonyme. Le malin qui a fait cela a bien pris soin de cacher son écriture en faisant le mot via ordinateur. Tout de suite, sans raison, j’ai pensé à Sora. Mais je le voyais mal faire des chocolats, surtout en forme de cœur, pour une femme. Je ne le voyais pas romantique à ce point. J’étais à la fois un peu déçue, et intriguée. De qui était-ce alors ? Je n’allais pas hurler sur tous les toits que j’avais reçu ce présent. Plus tard dans la journée, après manger, en ouvrant mon sac, ce sont des fleurs. Un bouquet. Il s’agissait là de roses blanches et rouges. Il me semble que, si mes souvenirs sont bons, les roses blanches signifient la pureté d’un premier amour, et les rouges, un amour passionné. Et toujours ce mot sans nom. J’en ai parlé à Sora. Je l’ai vu rougir en fronçant les sourcils. Jalousie ? Colère ? Ou alors, cela l’ennuie que je lui parle de tout cela. Je n’ai eu droit qu’à un grognement. Il n’a pas desserré les dents de toute l’après-midi. Lors de la pause, ayant deux heures, je suis sortie de la classe pour prendre l’air. Comme tout le monde. Et en revenant, j’ai découvert cette fois, un poème. Décidément, j’ignore qui était cette personne, mais c’était un romantique. Malheureusement, mon cher frère de cœur est arrivé par derrière, et m’a pris le poème des mains. Il l’a vite parcouru du regard avant de me le rendre comme s’il s’agissait d’un déchet. Il est reparti avec un sourire moqueur aux lèvres. J’ignore ce qu’il a en ce moment, mais cela m’ennuie profondément. Le poème était écrit en prose, avec des rimes. La personne avait beaucoup d’imagination, et d’amour à revendre. Je rougissais à chaque mot, je dévorais la lettre comme je dévorerai mon livre favoris. La seule chose que je regrette, c’est que le poème soit imprimé. J’aurai préféré qu’il soit fait main. Mais on ne peut tout avoir. C’était déjà magnifique. Je sais qu’à chaque cadeau, il s’agit de la même personne. C’était la même police d’écriture, le même papier, le même style. Il signait d’une fleur de lys. La fin de la journée arrivée, j’ai vu partir Sora à toute allure. Il m’évitait. Ou bien, il m’en voulait. Il ne m’a pas adressé un regard, pas le moindre sourire. Le reste de la classe a trouvé cela bizarre et m’ont un peu retenu après les cours pour savoir ce qu’il se passait. S’il m’avait fait du mal. Car oui, j’avais oublié qu’il était connu pour blesser les femmes en les utilisant comme des jouets. Je les ai rassurés, et je leur ai dit gentiment que les gens changent. Qu’il n’était plus comme les autres pensaient. Je les ai convaincus assez facilement. Et je suis vite partie. Toujours avec le sourire. J’étais à la fois inquiète pour Sora, et curieuse de savoir qui était le mystérieux inconnu. En arrivant devant chez moi, j’ai, par réflexe, ouvert la boite aux lettres. Il y avait un mot mettant adressé dedans. Je l’ai ouvert en rentrant, en montant directement dans ma chambre. Mes parents ? Oh, ils rentraient plus tard. Je n’étais pas en conflit avec eux. Ni rien. Je m’entendais bien même. Le mot avait la même police d’écriture que dans les présents d’aujourd’hui. Il y avait un numéro de téléphone. Un portable. J’hésite. J’envoie un message ou non ?
20 Février 1999 :
- Spoiler:
• Presque une semaine s’est écoulée depuis la Saint Valentin. Je n’ai toujours pas envoyé de message, mais j’ai essayé d’appeler. Je suis, comme je m’en doutais, tombée sur la messagerie. Son message pour laisser un mot après le bip sonore n’avait pas été changé de son original. C’était la voix de la femme de tous les téléphones. Super. Cela ne m’a pas beaucoup avancé. Mais il y a eu autre chose depuis le 14. Sora ne me parlait plus. Ou peu. Seulement bonjour, et au revoir. Il partait si vite que je ne pouvais le rattraper. Je lui ai envoyé plusieurs messages pour savoir ce qu’il avait. Soit il me répond qu’il n’a rien, soit il ne me répond pas. Et dire que je ne connais pas son adresse. J’ai finalement envoyé un message à l’inconnu aux présents. Nous avons parlé un peu. Il a une façon de s’exprimer assez étrange. Il n’utilise aucune écriture SMS. Il ne fait aucune faute. Cela m’a surprise. Il ne m’a rien demandé à propos des cadeaux. Mais j’ai dû quand même lui avouer que les chocolats étaient bons. Très bien cuisinés. J’étais impressionnée par ses talents de cuisinier d’ailleurs. Cela a semblé le ravir. Mais il était aussi gêné. Il n’a, par contre, pas voulu me dire son prénom. J’ai dû lui trouver un surnom, pour ne pas insister. J’ai opté pour Lys. Vu qu’il signait toujours par cette fleur. Il a aimé. Finalement, j’ai décidé de voir Sora à la fin des cours. De le prendre à part et de le secouer un peu. J’ai arrêté de parler à Lys parce que justement, mon frère de cœur n’arrêtait pas d’hanter mes pensées. Je ne savais pas ce qu’il avait. J’en avais un peu marre qu’il m’évite depuis une semaine sans vouloir me dire pourquoi.
21 Février 1999 :
- Spoiler:
• Hier, j’ai malheureusement loupé Sora. Mais aujourd’hui, j’ai anticipé le coup. Je suis partie à l’avance. Tout en gardant un sourire gêné, pour ne pas effrayer les autres membres de la classe, j’ai dit au professeur si je pouvais aller voir l’infirmière parce que je ne me sentais pas bien. Ce qui, au fond, n’était pas un mensonge. Comme je ne suis pas un élément perturbateur, et qu’en général, je sais me comporter de manière polie avec mes professeurs, il m’a autorisé à sortir. Il ne savait pas que son heure était notre dernière heure de cours. Après ma demande, j’ai vaguement parcouru la classe. Tous me regardaient. Inquiets ? Je ne pense pas. Mais seule une paire d’yeux m’attiraient. Et je ne les ai pas vus. Sora. Il regardait le paysage par la fenêtre. Comme s’il n’avait pas entendu ma demande au professeur. Comme s’il n’y avait rien eu. Il fixait le ciel. Je me suis hâtée de sortir. Une fois dehors, je me suis dirigée à l’infirmerie, histoire de faire mine d’y être allée. Je me suis dit que je n’aurai qu’à demander un doliprane pour un mal de tête. A cette heure-ci, il n’y avait personne. Je suis donc passée assez rapidement, et, en sortant, j’ai jeté un coup d’œil à mon portable. Il indiquait un nouveau message. Ce dernier venait de Lys :
« J’ai appris que tu ne te sentais pas bien. Comment vas-tu ? J’espère que tu ne m’en veux pas trop de ne pas pouvoir venir te voir. Qu’as-tu ? »
Sa façon de parler m’a amusée. Il était poli, et digne d’être un gentleman. Mais je ne le connaissais pas. Enfin bref, je ne me suis pas attardée sur le message. Je lui ai répondu que j’allais bien. Et en courant vers la sortie, je me suis rendue compte qu’il pourrait me trouver plutôt froide. En effet, depuis que Sora ne m’adresse presque plus la parole, j’avoue que je suis un peu sur les nerfs. La sonnerie a retentit. J’ai accéléré et suis parvenue à arriver avant lui. Fort heureusement, ce professeur relâchait les élèves un peu en retard. Quant à Sora, je ne voulais pas lui en parler devant le lycée. Mais en privé. Je ne me suis pas arrêtée à la sortie. J’ai continué à courir. Certes, je passais pour une folle. Certes, certains se retournaient à mon passage en se demandant si je poursuivais quelqu’un ou si quelqu’un me poursuivait. D’autres me charriaient. Mais je les ignorais. Tous. Une fois arrivée devant chez lui, je me suis assise à l’entrée. Son petit portail était toujours ouvert, c’était pratique. Essoufflée, je me souviens m’être endormie devant sa porte. Je ne l’ai pas vu. Je ne l’ai pas entendu. Mais il est revenu. Quelque chose m’a secoué l’épaule. J’ai ouvert les yeux, et il se tenait là, en face de moi. Je l’ai regardé un moment, sans rien dire, histoire d’émerger un peu. J’avais vraiment sommeil. J’étais encore épuisée par ma course. Je crois avoir couru pendant dix à quinze minutes. Soudain, j’ai senti des bras. Deux bras s’envelopper autour de moi et me soulever comme si j’étais une plume. Je me suis rendormie. En me réveillant à nouveau, j’ai vu que je n’étais pas chez moi. Il m’avait fait entrer. J’étais au chaud, dans son lit, enroulée dans ses couvertures. Il y avait son odeur. Je me suis surprise à la humer avec plaisir. Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas sentie aussi bien pour dormir. Mon ventre s’est mis à gargouiller. Je me suis mise en position assise pour jeter un œil à mon portable. Il était allumé, et indiquait : 22 Février 1999.
22 Février 1999 :
- Spoiler:
•Cela expliquait ma faim. J’avais dormi une nuit entière. Pendant que je m’inquiétais sur l’heure, j’ai entendu quelque chose bouger à côté de moi. Après avoir sursauté, j’ai regardé d’où cela venait. Sora était assis sur un fauteuil. Enfin, « assis » plutôt. Il s’était endormie dessus, l’une de ses mains soutenait sa tête alors qu’il avait les jambes croisées. Je me suis rapprochée de lui, mes draps se retirant. Il n’avait pas touché à mes vêtements. Fort bien. Je le regardai dormir. Je me suis rendue compte qu’il a vraiment des traits fins. Son visage endormi ressemblait à celui d’une femme. Je souris en écrivant ces mots. Je le revois, dans cette position efféminée. Il est vraiment différent de ce que l’on m’a décrit. En lui, depuis le début de l’année, je n’ai vu ni la brute que l’on m’a décrite, ni le tombeur. Certes, il a assez de succès auprès des filles. Quoique même auprès de certains hommes. Il s’est ensuite réveillé. Il a sursauté comme si je l’avais surpris en train de faire une bêtise. Peut-être voulait-il veiller sur moi pendant la nuit et qu’il ne voulait pas s’endormir ? Enfin, je dis cela comme ça. Il m’a ensuite adressé un sourire en guise de bonjour. Puis il est redevenu froid. Il s’est levé et m’a proposé un chocolat chaud. J’ai accepté. Après cela, il n’a plus rien ajouté. Il s’est contenté d’aller et venir dans les pièces. Bien sûr, je me suis énervée. J’ai reçu un message de Lys, je l’ai lu. Il est gentil. Mais je n’ai pas voulu répondre. Je me suis levée et j’ai attrapé Sora. Je l’ai regardé entre quatre yeux. Il avait l’air surpris. Au fond, cela m’a amusé. Heureusement que c’était le début des vacances. J’ignore comment j’aurai réagi sinon. J’ai froncé les sourcils en lui demandant pourquoi il m’évite. Pourquoi il ne me regardait plus dans les yeux. Pourquoi plus rien n’était comme avant. Il est resté un moment silencieux. Cela m’a bien énervé. J’ai tapé son torse et je lui ai demandé de parler. Il n’a rien dit. Je l’ai secoué. Du moins, j’essayais. Etant plus petite que lui, je n’ai pu faire grand-chose. Il était plus surpris qu’autre chose. J’ai senti alors des larmes me couler sur les joues. Ce liquide salé que je ne voulais jamais montrer devant les autres. J’ai écarquillé les yeux, il a fait de même. Je me suis recroquevillée, et j’ai pris ma tête entre mes mains. Je me répétais que je devais me retenir, me contenir. Mais c’était plus fort que moi. Mon corps tremblait. Je ne disais rien. On pouvait entendre des sanglots étouffés. Soudain, quelque chose de chaud m’a entouré. Des bras. Je pourrai les reconnaitre entre mille. Sora. Que faisait-il ? Pourquoi ? J’ai senti sa tête s’enfouir dans mon cou. Je sentais sa respiration chaude souffler régulièrement contre moi. J’avoue que mon cœur a manqué d’un battement. Mais ne serait-ce pas normal avec une pareille personne contre vous ? Que vous aimez et qui ne vous a pas parlé un moment ? Qui vous a beaucoup manqué ? Je me suis mise – tout d’abord inconsciemment, hein ? – à pleurer. J’ai tout laissé sortir en me blottissant contre lui. Je ne voulais plus qu’il recommence. C’est là qui m’a prise par les épaules et m’a très légèrement reculée. Il m’a regardé dans les yeux et à dégager mes larmes de mes joues à l’aide de ses pouces. Notre conversation a pris alors une tournure bizarre. Le dialogue ci-dessous est tiré de mes souvenirs, ce n’est pas exactement ces paroles que nous avons dites :
« Tu voudrais savoir pourquoi je t’évitais ? me demanda-t-il doucement, puis il reprit après m’avoir vu lui répondre d’un simple hochement de tête. N’as-tu pas été gâtée à la Saint Valentin ? Ne crois-tu pas que j’ai vu ce que tu avais reçu ? Tu avais l’air heureuse. Et pendant l’interclasse, j’ai lu l’un des mots qui trainait sur ta table. Je sais que je n’aurai pas dû, mais… Tu me connais. Ce fut plus fort que moi. J’ai donc voulu voir qui était l’expéditeur. Il n’y avait personne d’écrit. Seulement une fleur. J’avoue que j’ai ressenti une profonde colère. Pas contre toi, mais contre la personne. Mais, tu avais l’air si heureuse, ravie que l’on t’offre tout cela que je ne t’en ai pas parlé. Sors-tu avec lui en ce moment ? - Non, répondis-je en le coupant presque mais croyant déceler un léger sourire sur ses lèvres. - Soit. Sais-tu qui il est ? - Non plus. - Eh bien, moi, si. Disons plutôt que j’ai reconnu le style de la personne. - Qui est-ce ? demandais-je, plutôt curieuse. - Je suis désolé, mais je me refuse à te le dire. J’aurai bien trop l’impression de te perdre. Je sais, j’ai gardé mon côté égoïste. »
J’avoue qu’à ce moment-là, une curieuse chaleur me prit au ventre, et montait jusqu’à mes joues. J’étais à la fois heureuse, et gênée. J’aimais beaucoup Sora. Il avait tant changé :
« Mais cela ne m’explique pas pourquoi tu m’évitais. - Parce que j’étais jaloux, répondit-il du tac-au-tac. - Jaloux d’une personne virtuelle avec qui je ne partage aucun sentiment réciproque ? - Es-tu seulement sur de cela ? - Certaine. Si, maintenant, il me demandait de sortir avec moi, je refuserai. - Ah, fit-il en tentant vainement de cacher son sourire. Je t’évitais parce que je ne voulais pas que tu subisses ma colère. Ou plutôt, que tu me vois énervé. Non pas que je suis un monstre, mais je sais ce dont je suis capable. Alors, pardonne-moi. Pardonne mon égoïsme, rajouta-t-il en se rapprochant de moi. Je ne pensais qu’à ton bien en t’évitant. Mais au final, je nous ai blessé tous les deux. - Ne t’en fais pas pour cela. Tu n’as pas à t’excuser. »
Il avait gardé ses mains sur mes joues, et me regardait avec ses grands yeux tristes. Ils étaient d’un bleu intense. Je me suis efforcée de ne pas le quitter du regard. Mais le chaud me montait encore plus. J’ai vite compris. Mon cœur a même manqué un battement. Il avait l’air si triste. Je revois son regard humide, et son léger sourire pour me rassurer. Je n’ai pas supporté le voir avec autant de tristesse. Cela me faisait mal. J’ai collé mon front au sien, et je l’ai pris dans mes bras. Il eut l’air surpris, je l’ai senti se figer à mon étreinte. Mais, il s’est vite détendu. Pendant que je lui caressais le dos en le berçant avec douceur, j’ai senti des tremblements secouer son corps. Il avait l’air si faible. Je ne pu m’empêcher de le comparer à un enfant à ce moment-là. Il voulait faire le jeune homme fort. Ne pas pleurer devant ses proches. Mais ce n’est pas bon pour la santé de renfermer sa tristesse. Ce jour est spécial à mes yeux, voilà pourquoi j’écris autant. Je l’ai entendu renifler, mais je sentais qu’il se retenait. Il ne voulait pas se montrer si faible. Je l’ai serré contre moi en lui murmurant qu’il pouvait se lâcher, je ne dirai rien. Que je n’avais pas à le juger pour ce qu’il a fait. Des larmes sont le signe d’une tristesse. La renfermer serait mauvais pour lui. Et je me sentirai mal s’il se refusait à me les montrer. Il a semblé comprendre. Certes, nous nous connaissions depuis seulement le début de l’année, mais nous étions étrangement proches. Je sentais sa tristesse transpercer mon cœur. Il s’est laissé faire, et j’ai entendu ses petits gémissements. Il essayait de pleurer en silence. Lui ai-je tant manqué que cela ? Je m’en suis voulu. Mais je n’ai rien dit. Nous sommes restés un moment ainsi. Il a pleuré, je dirai, une bonne heure. Une heure de silence dites-vous ? Non, il y avait un sentiment fort à travers cela. Un sentiment de forte amitié, ou plus. Quand il se calma enfin, je l’ai légèrement reculé pour lui faire face. Il gardait la tête basse, je ne voyais que ses cheveux et non son visage. Il essayait de se cacher. Mais il semblait tout aussi épuiser. Pleurer autant nous prend toutes nos forces. Je le voyais vaciller légèrement, alors je l’ai assis sur son lit. Il n’a pas résisté. Je me suis rapprochée de lui, et j’ai écarté les quelques cheveux qui cachaient encore son visage. Il a levé un regard vers moi. Un regard spécial, remplit de reconnaissance. Je lui ai déposé un baiser sur le front. Son visage était baigné de larmes. Mais il a fini par m’adresser un sourire. Puis, je me suis levée pour aller à la salle de bain, après tout, je connaissais un peu l’endroit, pour lui laver le visage. Et, une fois là-bas, mon portable a vibré. J’avais presque oublié la vie extérieure pendant un moment. Oui, j’avoue que ce que j’écris est semblable à un scénario de film. Mais, en même temps, je ne pouvais pas faire autrement. Qui ne rendrait pas ce jour-ci plus beau qu’il ne l’était déjà ? En sortant mon portable pour ouvrir le message, je croyais qu’il s’agirait de Sora pour me demander où je suis partie. Même s’il est dans la pièce à côté, quand on a senti la chaleur d’un proche contre nous pour nous rassurer lorsque l’on est triste, on ne veut pas la quitter jusqu’à aller mieux. Mais à ma grande surprise, il s’agissait de Lys. J’ai mis du temps à lire le message. Il m’avouait son amour pour moi. Il m’a avoué qu’il me voyait souvent pendant les cours, qu’il aimait m’observer, qu’il voulait aller plus loin avec moi. Comme sortir avec lui. J’étais très gênée. Je ne savais pas qui c’était après tout. Je lui ai répondu que j’en aimais un autre. Il m’a semblé déçu. J’ai rangé mon portable et j’ai rejoint mon frère. Il n’a pas pris la peine de lever un regard vers moi, mais, en arrivant, j’ai pu voir que des larmes coulaient à nouveau de ses joues. Je me suis assise à côté de lui, et je lui ai séché ses larmes avant de laver son visage. Oui, il pouvait le faire seul. Mais j’ignore pourquoi, je ne voulais pas le laisser. Il m’a repoussé. J’avoue ne pas avoir été très contente à ce moment-là. Mais il fallait que je reste calme, sinon, je pourrai lui faire peur, et plus jamais il ne voudrait se confier ou pleurer devant moi. Je lui ai demandé d’une voix des plus douces ce qui n’allait pas :
« Je t’ai menti, m’a-t-il dit. - Comment ça ? - Je t’ai menti sur beaucoup de choses. Tu ne devrais pas t’occuper de moi ainsi. Tu ne devrais pas prendre soin de moi, tu ne devrais même pas t’approcher de moi. Je ne mérite pas que tu me portes autant d’intérêt. »
Sa voix se brisa sur ses dernières paroles. Et ce fut plus fort que moi. Je lui ai donné une petite tape derrière la tête. Enfin, peut-être pas si petite que cela vu qu’il a relevé la tête vers moi avec son regard remplit d’incompréhension :
« Arrête avec tes phrases clichées. Tout le monde mérite l’attention des autres. Les bêtises, on les pardonne. Ceux qui ne pardonnent pas sont eux-mêmes des personnes sans cœur. Même si l’erreur est grande, tout le monde doit pouvoir accorder son pardon. »
Il ne m’a pas semblé convaincu. Alors j’ai voulu poursuivre. Mais il m’a coupé la parole :
« Je suis la personne qui t’a offert tous ces cadeaux à la Saint Valentin. Je suis Lys.»
J’avoue que je suis restée sans voix. Quand on apprend une chose pareille, on ne sait pas vraiment comment réagir au début. C’est compréhensible. De plus, je savais qu’à ce moment-là il ne me mentait pas, vu que seul mon contact et moi savons que je le surnomme Lys. En me voyant bouche bée, il a détournait le regard. Et, après avoir grogné un court instant, il m’a demandé qui j’aimais. Au début, je n’ai pas compris, mais il est vrai que lorsqu’il m’a avoué ses sentiments, je les ai refoulés en disant que j’en aimais un autre. J’étais un peu gênée de ça. J’ai vu que ses doigts tenaient fermement les draps sur lesquels il était assis. J’ai posé ma main sur la sienne, comme pour le calmer, mais il la vivement retiré. J’ai fait la moue. Il a détourné le regard. A nouveau, il a grogné, puis m’a rappelé que je ne répondais pas à sa question. J’ai levé les yeux au ciel. Décidément, il ne comprenait rien. Et on dit que les femmes sont plus longues à la détente la dessus. Mais j’avais bien envie de le faire patienter :
« Mais, ce que m’a dit Lys tout à l’heure… - C’était la vérité. J’ai fait cela pour que tu voies ma vraie nature. Au départ, j’avais vraiment peur que, sachant les rumeurs sur moi, tu refuses mes cadeaux. De plus, tout le monde aurait vu que c’était moi. Et ils t’auraient convaincu que je ne suis pas un homme fréquentable. J’avais aussi peur que quelqu’un me devance, qu’il t’avoue ses sentiments lors de cette fête. J’étais jaloux d’une personne qui n’existait pas. Mais je ne pensais pas vraiment que tu allais prendre ce numéro. - Je voulais le remercier quand même ! - Certes, mais bon. J’ai eu peur pour rien. J’aurai dû t’avouer que c’était moi qui avais fait tout cela. Mais, s’il te plait, veux-tu bien me dire qui aimes-tu ? Et si c’est réciproque. Je comprendrai. »
J’ai soupiré. Généralement, je n’aime pas vraiment les trucs trop « gnan-gnan ». Enfin, je veux dire que cela me rend assez mal à l’aise. Cela me gêne. Je l’ai regardé un moment. Mes joues se sont mises à chauffer, tout comme mon ventre. Que devais-je faire ? J’ai essayé de ne pas rire en pensant que les rôles étaient inversés. Dans les films, c’est l’homme qui devrait faire ce que je m’apprête à faire. J’ai pris son visage entre mes mains, afin qu’il puisse me regarder dans les yeux. Je ne voulais pas qu’il détourne encore son regard. Je le serrais fort pour l’empêcher de bouger. Il a froncé les sourcils. J’ai fait de même. Je voulais qu’il me fixe. Pas qu’il se détourne encore et toujours. Je voulais qu’il sache la vérité en face. Je voyais dans son regard de la peur. Peur de savoir ? Je l’ignore :
« Eh bien, il s’agit de… - Pourquoi n’es-tu pas avec lui en ce moment ? me coupa-t-il. Pourquoi t’occupes-tu de moi ? Tu devrais le rejoindre. Je ne vais pas te retenir, je ne vais pas t’empêcher d’être heureuse, de trouver le bonheur avec la personne que tu aimes et… »
Après avoir levé les yeux au ciel pendant son discours, et soupiré, j’ai, à ma grande surprise, déposé mes lèvres contre les siennes. Etait-ce pour le faire taire ? Ou pour lui montrer qui j’aime ? Un peu des deux, je dois l’avouer. Il n’a pas bougé. Il n’a pas approfondi le baiser. Il n’a rien fait. Lorsque je me suis détachée de ses lèvres, j’ai vu qu’il avait l’air plus choqué qu’autre chose. Avant de le voir virer au rouge pivoine. Il s’est détourné, la main sur les lèvres :
« Non mais ça va pas la tête ? Tu veux ma mort ? - Non, pourquoi ? - Mon cœur s’est emballé ! Préviens-moi la prochaine fois ! - C’était pour te faire taire. »
Il a soupiré. Mais avec le sourire. Il savait que je ne l’avais pas réellement fait cela pour cette raison, quoi qu’en y réfléchissant bien… J’ai souris en retour. En effet, tout ce qu’il s’est passé ce jour-là était bon pour un scénario de film à l’eau de rose. Mais je ne m’en plains pas. Car je l’avais retrouvé, ce frère heureux. Mais pourrai-je toujours l’appeler mon frère ? Après avoir ris de bon cœur, un bruit sourd envahit la pièce ; mon ventre. Il est vrai que je n’avais pas mangé depuis le jour précédent. Je me suis sentie très gênée. Ce gargouillement brisait au moins l’ambiance « gnan-gnan » présente. Il a ris et s’est levé pour se rendre en cuisine. Il m’a préparé un délicieux petit plat que je n’oublierai jamais. Il est plutôt doué en cuisine.
28 Février 1999 :
- Spoiler:
• Wow, c’est en me relisant que je me rends compte à quel point j’ai beaucoup écris. Désolée. Même si je ne vois pas pour qui je m’excuse. Après tout, il n’y a que moi qui puisse lire tout ceci. Enfin bref, je venais juste écrire parce que je m’ennuie. Les vacances me paraissent longues, interminables. J’ai fait mes devoirs, et maintenant, je traine. Je lis. Je dors. Je me promène. Je fais beaucoup de choses, mais je m’ennuie toujours. Je n’ai pas revu Sora depuis la dernière fois. Il ne me répond pas. Je ne sais pas quoi faire. Je sais, je me répète. Mais quand on s’ennuie, on écrit, et réécrit les mêmes choses. Mais au fait, est-ce que je sors avec Sora ? Je comprendrai qu’il ne veuille pas. Après tout, il est réputé pour être une personne qui couche avec tout le monde. Et moi, je suis très loin de lui ressembler. De plus, je trouve que je suis encore trop jeune pour ce qui concerne tout ce qui est sexe. Cela me gêne au point que je refuse d’en parler. Sans compter que je ne le trouve pas mal du tout. Mais bon, je suis contre toute relation à mon âge. Après tout, nous sommes encore trop jeunes. Mais aurai-je une mauvaise vision de l’amour ? J’ai l’impression que je souhaite éviter ce sentiment. Et maintenant que je ressens quelque chose pour quelqu’un… Je ne sais pas. C’est étrange. J’ai vraiment envie de sortir avec lui, et en même temps, non. Tout d’abord, je ne lui demanderai jamais, ce sera à lui de faire le premier pas là-dessus, et ensuite, eh bien… Notre âge. J’ignorais que les sentiments pouvaient être aussi forts. Il est vrai que c’est mieux de savoir que c’est réciproque mais… Roh, mais c’est trop compliqué. Même ça je ne pourrai le décrire. J’ai juste peur que, si l’on sort ensemble, Sora me cache devant les autres. Devant ceux de la classe. De plus, mes parents ne seraient pas d’accord. Mais bon, ils ne sont jamais là pour moi. Ils sont toujours en voyage d’affaire, ou à leur travail. Je ne m’en plains pas, mais ils pourraient s’occuper plus souvent de moi. Peut-être qu’un petit ami est dû à ça ? A remplir le vide que les parents ne peuvent remplir ? Peut-être. Pour l’instant, je suis encore loin de savoir ce que c’est vraiment que ce sentiment.
DERRIÈRE L'ECRAN NOM/SURNOM ? Eru. ÂGE : 17 ans. COMMENT T'ES ARRIVE LA ? Des gens m'ont indiqué cet endroit lors d'une fête. Elles se reconnaitront. LE CODE : |
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Dernière édition par Isil Shizukaeli le Mer 6 Mar 2013 - 17:14, édité 2 fois |
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