Quand l'insouciance fait frôler la mort... |One Shot|
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Sujet: Quand l'insouciance fait frôler la mort... |One Shot| Dim 17 Avr 2011 - 21:09
8h00. Début des cours, elle n'avait vraiment pas envie d'y aller... Pourquoi ne pas faire une petite journée d'école buissonnière ? Non, ce n'était pas bien, vraiment pas. Mais elle sentait bien qu'elle ne tiendrait pas toute la journée assise sur une chaise à écouter des profs barbants pour des cours barbants. Alors autant sécher, il ne fallait pas se faire griller c'était sûr, il ne fallait pas non plus croiser d'autres élèves qui n'allaient pas en cours, elle risquait d'avoir des problèmes si jamais les surveillants, les profs et même le directeur l'apprenaient. Alors autant être discrète. Au pire, elle pourra toujours dire qu'elle était malade, ce qui n'est pas totalement faux puisqu'elle a toujours besoin de prendre des médicaments pour ne pas se faire surprendre par la fièvre et s'écrouler sur le sol. En effet, notre petite Meroko a une santé fragile, elle doit toujours être surveillée par tout le monde, en particulier par son frère qui s'inquiète de sa petite santé, il faut avouer qu'il y a de quoi, ça pourrait lui être fatale plus tard. Bien qu'elle fasse rarement attention à elle, préférant se préoccuper des autres, elle sait bien que s'occuper des autres plus qu'elle pourrait être un handicap dans sa vie d'adulte, mais elle est comme ça et ne risque pas de changer ! Passons, elle était donc bien décidée à faire l'école buissonnière, tant pis si elle allait devoir rattraper les cours elle ne pouvait pas y aller, non... Elle ne voulait pas y aller, elle se sentait trop mal... Une douleur qui vient de partout et de nulle part à la fois, elle ne comprenait pas pourquoi ça lui faisait si mal et en plus, elle se sentait terriblement seule, c'était idiot. Puisqu'elle avait beaucoup de personnes autour d'elle et que ses amis n'étaient pas loin. Enfin, ce n'est pas idiot, c'est elle, l'idiote.
Elle regardait tout le monde se précipiter pour aller en cours, des visages qu'elle connaissait et d'autres qui lui étaient encore inconnus et qu'elle n'avait pas envie de connaître... Pour le moment. Bizarrement, elle avait juste envie de sprinter jusqu'au toit, monter sur les barrières et se défouler en chantant, bien qu'il y avait l'auditorium pour ça, elle voulait se faire entendre par le monde entier, qu'il comprenne sa douleur ou sa tristesse dont elle ne savait pas la provenance. Tout s'embrouillait dans sa tête. Mais ça passera, pas vrai ? Ça le devait ! Elle allait exploser. Intérieurement. Vite. De l'air. Le toit. Sous les regards mauvais des personnes qui s'étaient fait bousculer, Meroko sprinta jusqu'au toit, les larmes aux yeux, dues à l'effort ? Non, ce n'était pas ça, ça ne pouvait pas être ça, elle venait à peine de commencer à courir, elle tenait plus longtemps que ça ! Beaucoup plus longtemps même. Mais là, elle se sentait lourde. Pas à cause des crêpes qu'elle avait engloutie la veille, non non. C'était un poids dont elle ne connaissait pas la provenance, sa conscience ? Non... Elle loupa une marche de l'escalier qui menait au toit. Elle chuta. Elle avait mal... Elle était retombé sur son épaule. Épaule qui avait été blessée dans une situation semblable, elle avait voulu se défouler, elle est tombé. Et ça se reproduisait. Quelle idiote. Elle était maladroite et elle le savait, mais cette chute... Encore une fois, c'était le bouquet. Elle n'en pouvait plus, vite, de l'air. Il fallait qu'elle se dépêche d'aller sur le toit et de chanter pour dépenser son surplus d'émotions.
Elle s'était donc relevée, dans le but bien précis d'aller chanter sur cet endroit en hauteur, vide... Elle courut vers les barrières, des larmes qui ruisselaient sur ses joues, mais qu'est-ce qu'elle avait, Bon sang ?! Elle ne comprenait rien ! Rien du tout ! Nada, caput ! Aller, Meroko, ressaisis-toi, tu ne peux pas pleurer pour rien... Ce n'est tout bonnement pas possible, il y a forcément une raison, pas vrai ? Combien de fois ça t'a fait ça ? Elle ne peut pas répondre... Elle n'y arrive pas. Elle sait très bien qu'elle est une fille prise de tête. Un peu trop, même. Mais il fallait bien trouver une raison à son mécontentement. Elle espérait trouver la réponse en chantant, bien sûr, ce n'est pas possible, hein... Elle sait bien que chanter pourrait la libérer de quelque chose mais ça ne l'aidera pas à trouver une réponse à sa question. Du moins, c'est ce qu'elle pensait. Mais qui sait ? Le cerveau marche bizarrement, vous vous posez une question dont vous êtes sûrs de ne pas connaître la réponse, un petit événement se passe et pouf, vous retrouvez la mémoire, comme par magie. Mais la magie n'est qu'illusion... Il fallait qu'elle se défoule, aller. Meroko monta donc sur la barrière du toit, ce qu'elle fait souvent. Elle sait que c'est dangereux, mais ça l'amuse, alors elle ne fait pas attention. Oui, elle est insouciante. Oui c'est une gamine qui trouve amusant de marcher sur une barrière. Et alors ? Elle s'en fout. Ce n'est pas comme si elle était suicidaire et qu'elle allait sauter. Elle n'est pas comme ça. Elle tient trop à la vie pour ça. Beaucoup trop. Elle essayait d'essuyer ses larmes et de se calmer pour ne pas chanter bizarrement, bien qu'elle savait pertinemment que sa voix n'était pas géniale. Elle se persuadait que si quelqu'un venait à l'entendre chanter elle ne s'en remettrait pas, de peur de lui avoir bousillé les tympans. Bref. Start. Chanson.
Fin de la chanson, elle était radieuse. Bien qu'elle n'était pas si joyeuse que ça... Elle s'était défoulée et c'était le plus important. Elle regarda un moment le vide en dessous d'elle, qu'est-ce que ça ferait... Si jamais elle sautait ? Non, elle devait s'enlever cette idée de la tête. Sinon elle savait qu'elle allait recommencer à pleurer, heureusement qu'il n'y avait personne, elle n'aime pas montrer ses faiblesses, dommage que ça se voit quand elle est mal. Elle se déteste. Elle se trouve trop compliquée. Ça l'énerve. Elle se sentait mieux, certes. Mais il fallait qu'elle aille se balader... Quelque part, n'importe où. Meroko sortit donc rapidement de l'académie, faisant attention à ne croiser personne, elle poussa violemment le portail, enfin elle pouvait réellement respirer ! Elle resta quelques secondes à savourer la chaleur du début de la matinée. Vêtue d'une robe rose claire sans manches, elle savourait pleinement les beaux jours. C’était un vrai supplice que de rester cloitrer entre quatre murs alors que le temps était si radieux. Il fallait qu’elle aille prendre l’air, et ce dès le début des cours de la journée. Elle était seule, n’ayant attendu personne. De toute façon, là, tout de suite, elle préférait être libre de faire ce qu’elle voulait plutôt que de s’encombrer de « Tu veux faire quoi ? Tu ne sais pas ? Moi, non plus. » et de chercher désespérément un sujet de conversation. Non, aujourd’hui, Meroko allait à la découverte de l'extérieur de la pension, le pas léger. Il y avait un parc où elle n’avait jamais mis les pieds encore. C’est ce lieu qu’elle choisit pour destination. En chantonnant, elle regardait ci et là, la tête vers le haut des arbres. C’est fou le nombre d’oiseaux qui s’activent à cette heure-ci ! Voletant d’un arbre à l’autre, nourrissant les petits qui piaillaient affamés… Près d’un banc, la jeune fille posa son sac, avant de s’allonger. Elle regardait les nuages passer. C’était une journée paisible, pas bien différentes des autres. La jeune fille poussa un soupire. Ce qu’elle voulait, c’était quelque chose de palpitant. Trouver un trésor fabuleux, explorer une grotte secrète, se faire enlevée par une tribu inca… Rien de tout cela lui arriverait au pensionnat. Il fallait qu’elle trouve un moyen de s’évader de cette monotonie qui commençait peu à peu à s’installer.
Elle se releva, s’étira les bras, bien qu’elle ne soit nullement fatiguée. En face du banc, en contrebas, s’étalait la surface miroitante d’un lac. C’est alors que la surface plane frémit en un endroit. Meroko bondit de son banc. Qu’est ce que c’était ? Curieuse elle s’approche lentement. Encore ! Elle sursauta. Mais euuuh ! >.< C’était quoi ?! Elle s’approcha encore, descendant le long de la pente pour arriver à la rive. Prudemment, elle se pencha au dessus de l’eau. C’est alors qu’elle vit une multitude de poissons multicolores. C’était magnifique. Et si … Et si elle pouvait en attraper un ? Ou juste en toucher un … Obnubilée par la petite biodiversité qu’elle avait sous les yeux, la jeune fille, à quatre pattes, tendit la main en avant. Ses doigts se plongèrent dans l’eau glacée. Soudain, l’autre main sur laquelle elle était en appui dérapa. Le corps de Meroko bascula tête la première dans les profondeurs du lac. Rien de bien grave, me direz-vous… Ce n’est que de l’eau. Mais la jeune fille à toujours eu peur de l’eau et ne sait donc pas nager. A une vitesse fulgurante, la vue de la jeune fille devint sombre. Paniquée elle se débattait comme elle pouvait, mais son corps semblait irrémédiablement attiré vers le bas. Elle en avait oublié de retenir sa respiration, et pris une grande inspiration d’eau. Elle sentit le liquide emplir ses poumons. Elle était fatiguée de se débattre, fatiguée de lutter, et se laissa sombrer, vaincue.
Elle se réveilla brusquement dans un endroit qui lui était familier, c'était blanc, lumineux, le paradis ? Non. Elle était à l'infirmerie... Mais qu'est-ce qu'elle faisait là ? Il y a à peine quelques minutes elle était entrain de se noyer ! Quelqu'un l'avait donc vu ? Mais... C'était qui ? Elle ne savait pas et n'avait pas la tête à réfléchir. Elle repensa à sa chute, à l'eau profonde... Elle avait eut peur et n'avait pas réussi à sortir du lac toute seule, quelqu'un l'avait sauvé. Restait plus qu'à trouver qui. Elle n'avait pas pu se retrouver dans un lit de l'infirmerie comme ça ! Elle était même sèche. Elle avait dormi aussi longtemps que ça ? Peut-être... Elle soupira et referma les yeux, fatiguée. Dans un soupire, elle s'endormit. Elle retournerait dans sa chambre... Minute. Si elle était à l'académie... C'était que quelqu'un la connaissait, non ? Et son sac ? Il était... Ah. A côté d'elle. La mystérieuse personne qui l'avait retiré de sa noyade avait même pensé à prendre le sac de la jeune fille. Pas mal. Il fallait qu'elle le ou la rencontre. Ou les, peut-être ? Qui sait.. Pour le moment, il fallait qu'elle dorme et qu'elle oublie ce qui s'était passé. Tout... Il fallait tout oublier.